Il y a bien une similitude dans le processus de développement de ses photos, qu’elles aient été prises à l’aide d’un support argentique ou numérique. La seule différence concerne les supports et les moyens de développement. Il n’y a aucune raison de mettre les deux méthodes en opposition l’une par rapport à l’autre, il s’agit simplement d’un choix de l’utilisateur.
Depuis le début, toutes mes photos argentiques N&B et couleur sont développées, triées, notées, classées et sélectionnées afin d’être tirées sur papier. A ce jour, je conserve toujours les classeurs intégrant l’ensemble de mes négatifs, planches contacts sur lesquels figurent les notations et toutes les informations relatives au développement. Le tirage sur papier multigrade ne se réalisait pas sans corrections. Exposition, contraste, recadrage et masquage(s) étaient le quotidien du photographe afin d’obtenir un tirage parfait : le travail était réalisé selon mon inspiration artistique et non pas dans une chaîne de traitement uniformisé qui donne des résultats identiques.
La démarche pour obtenir un tirage parfait selon votre inspiration reste identique à celle de l’argentique. Ce sont les supports et les moyens qui n’ont plus rien de commun. Le procédé de sélection, développement et d’archivages repose entièrement sur l’informatique. Pas d’ordinateur pas de développement. Si le photographe est « allergique » à l’informatique il lui faut renoncer à la photo numérique ou abandonner l’idée de développer lui-même ses photos. C’est une des raisons pour laquelle de nombreux photographes ne tirent plus leurs photos.
L’informatique repose sur la machine (hardware) et les programmes ou logiciels (software) qui vont vous permettre de traiter vos photos. Le traitement est bien un processus similaire à la photo argentique. Qui dit développement numérique dit fichiers RAW. (voir autre cours)
En argentique, le matériel est plus conséquent néanmoins le coût n’en est pas forcément plus onéreux. Pour moins de 1000€, le photographe pourra obtenir des photos N&B de qualité professionnelle, alors que pour obtenir la même qualité en numérique l’investissement en ordinateur, écran, imprimante et logiciels sera vraiment beaucoup plus élevé. J’insiste sur le fait de comparer ce qui est comparable à savoir « la même qualité ». Voici une liste approximative de l’investissement à prévoir :
Des logiciels gratuits (Open source : Gimp, Darktable...) permettent de réduire le coût. Cependant il est difficile de monter soit même son PC sous Linux avec des composants de qualités à un prix modique.
Le développement en argentique demande de la persévérance. Les produits tels que le révélateur, le fixateur et le bain d’arrêt ne sont vendus que sur Internet ou par de rares commerçants spécialisés.
Deux types de matériels sont nécessaires : celui pour développer des négatifs et positifs (diapositives) et celui destiné au tirage des photos.
Il est important d’avoir une pièce bien ventilée consacrée à cet usage : il est néfaste pour la santé d’utiliser régulièrement des produits chimiques dans une chambre.
Voici une liste approximative du matériel supplémentaire dont il faut disposer pour développer et tirer ses photos en couleur :
Conclusion
Développer ses films et tirer ses photos reste un choix qui n’est pas à la portée de tous les photographes que ce soit en argentique ou en numérique. C’est une démarche lourde financièrement et en temps. Mais si vous êtes vraiment passionné pour vous lancer dans la maîtrise de tout ou partie du processus photographique, l’enjeu en vaut vraiment la peine…
La photo numérique est devenue le standard. Afin de maîtriser le développement en photo numérique, le photographe devra se former à l’outil informatique tout comme il a été dans l’obligation de se former à la chimie et aux règles de l’électricité afin de sécuriser son laboratoire.